PORTRAITS

Ginette Mo’orea is all about the people we meet and friendships created over the years. In these series of interviews, we introduce you to personalities that are as different as they are solar. Locals, artists, craftsmen and lovers of French Polynesia...
 
  • President of the Polynesian Art Crafts Association and the Polynesian Art Jewelry Association. She is a wonderful craftswoman at the Pape'ete market and owner of Fauura Créations.

    Discover her interview.

  • From his years spent managing the Tetiaroa Marlon Brando hotel, Jean-Louis is now dedicated to managing Ginette Mo’orea. A true enthusiast of Polynesian craftsmanship, he is the ultimate guide to finding the most charming and authentic artisanal pieces.

    Discover his interview.

  • Roselyne, propriétaire de la boutique de tissus Vénus à Pape’ete nous raconte comment elle à découvert son “amour” pour le textile et la mode Polynésienne.

  • Owner of Manapearl.

    Interview coming soon.

Roselyne

Roselyne, propriétaire de la boutique de tissus Vénus à Pape’ete nous raconte comment elle à découvert son “amour” pour le textile et la mode Polynésienne.

Ginette Mo’orea: Comment as-tu démarré dans le textile? Par passion ou par hasard ?

Roselyne: Je n’étais pas attirée par l’univers du textile à l’origine, j’avais prévu de partir aux États-Unis poursuivre mes études, mon frère vivait à San Francisco et je voulais apprendre l’anglais, voir le pays ! J’ai rencontré Jacques (mon mari), dont je suis tombée amoureuse et sa famille était dans cette industrie. Ils souhaitaient ouvrir une deuxième boutique, et c’est moi qui en ait pris la charge à l’époque, j’ai donc abandonné mes plans d’origine et par amour je me suis consacrée à notre boutique Vénus. Et puis avec le temps, je me suis petit à petit passionnée pour les tissus et les imprimés.

GM: Quel est ton processus pour choisir les tissus que tu proposes ? C’est quand même un vrai goût Polynésien avec un twist entre traditionnel et des tissus étonnants qu’on ne voit nulpart ailleurs.

R: Je démarre toujours avec le côté authentique de la Polynésie ! Donc lorsque je passe mes commandes auprès de mes fournisseurs, on regarde les imprimés traditionnels, puis ensembles on les retravaille pour leur donner un côté plus unique, et pourquoi pas moderne – du coup ils m’imposent des quantités et des coloris pour ces éditions spéciales, et puis d’autrefois ils ont des imprimés que j’adore et qu’on commande directement, ça varie. Enfin, je regarde aussi beaucoup ce qui se fait sur internet, ça me permet de m’inspirer et de moderniser ce qu’on propose.

GM: Comment se compose ta clientèle ?

R: J’ai une belle clientèle locale (et fidèle !) à Tahiti. Vous avez remarqué ici on aime fabriquer nos vêtements, donc les femmes viennent souvent chercher des tissus. D’ailleurs c’est très commun d’avoir des couturières ici, et beaucoup s’improvisent couturières même !

Pendant près de 30 ans j’avais un département de prêt-à-porter, avec une styliste et une modeliste et on faisait les modèles, on créait. J’ai arrêté il y a environ 5 ans, mais ça vous montre à quel point on apprécie le processus de création d’une nouvelle robe pour une occasion, ou d’un vêtement !

GM: Pourquoi penses-tu que les femmes aiment faire leur vêtements elles-mêmes ?  

R: Je dirai que c’est culturel, à l’époque déjà les dames se fabriquaient beaucoup de robes pour toutes les occasions. Je me souviens quand j’étais jeune, ma mère nous faisait faire nos robes par les employés de nos magasins et quel plaisir c’était de faire nos plus belles robes pour les fêtes de fin d’année !

Et puis oui, c’est une façon d’exprimer sa personnalité et dans le commerce c’est particulièrement cher, donc elles font fabriquer les robes qu’elles veulent vraiment.

GM: Tu es chinoise d’origine, comment ta famille est-elle arrivée en Polynésie ?

R: C’est par mon grand-père qui est arrivé à Makatea en premier, depuis Canton, il était comptable, et l’île était connue pour son phosphore. Par la suite, il a fait venir ma grand-mère et ils se sont installés à Raiatea où ils ont ouvert des commerces et notamment des supermarchés. Beaucoup de Chinois sont sortis de Chine, pour aller voir ailleurs, espérer avoir un avenir meilleur, et je pense qu’il a été un homme heureux ici en Polynésie. Il aimait la vie et je pense qu’il en a pleinement profité…

GM: Quelle a été ton experience de grandir en Polynésie avec une famille Chinoise ?

R: J’ai grandi comme une Polynésienne ! Je dois dire que dans les îles c’était plus cool, nous étions tous beaucoup plus proches et on se mélangeaient beaucoup avec les gens du pays, Tahitiens, Polynésiens… Moi j’ai grandi à Raiatea jusqu’à l’âge de 18 ans quand je suis partie faire mes études à Tahiti. Le fait d’aller à l’école ici te fais vivre comme une Polynésienne, par nos amis, leur familles etc. Puis j’ai rencontré Jacques, mon mari et je me suis lancée dans le textile !

GM: Quel est ton île ou ton endroit préféré en Polynésie Française ?  

R: Mon île, celle où je suis née : Raiatea. J’aime la nature qui est si belle, les gens sont cools, beaucoup moins stressés qu’à Tahiti !

GM: Qu’est-ce qu’il faut voir a absolument à Raiatea?

R: Déjà, il n’y a pas de plage, il faut aller sur les motus où tu peux te baigner. Et puis si il y a une chose à faire c’est le mont Temehani, où il y a l’unique fleur : Le Tiare Apetahi. D’ailleurs, j’ai un tissus avec cette fleur unique qui ne pousse que là-bas !

Vous connaissez la légende du Tiare Apetahi ? Vous pouvez la découvrir ici.

GM: Une île que tu aimes visiter et y retourner ?

R: J’aime beaucoup Fakarava, dans les Tuamotus! J’y suis retournée l’année dernière, avec mon mari on aime aller à la pension Havaiki.

GM: Qu’est-ce que c’est pour toi la Polynésie?

R: Un incroyable sens de l’hospitalité, des gens cools et sympas qui te disent bonjour et surtout qui te laissent traverser au passage piéton !

D’ailleurs, ça me fait penser à ce stand de mangues qu’on a croisé récemment, il n’y avait pas de vendeurs ou vendeuses, alors ils avaient mis une pancarte : “500 Francs les 6 mangues, et si pas payé tu auras mal au ventre !”